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Subventions à la digitalisation de la formation : eldorado… ou mirage
30 JUIN 2025 / publi-reportage
Bruno Fajnzilberg
directeur général
lms factory
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France 2030, programmes d'investissements d'avenir, dispositifs régionaux... Plusieurs milliards d'euros de subventions publiques financent aujourd'hui la digitalisation de la formation en France. Derrière les tableaux Excel et les dossiers de candidature se cachent deux réalités diamétralement opposées : d'un côté, des projets matures portés par des équipes compétentes qui révolutionnent réellement leur secteur ; de l'autre, des organismes en quête de financement qui développent des plateformes e-commerce investissant des centaines de milliers d'euros pour quelques dizaines de milliers de chiffre d'affaires. En période de disette budgétaire, la question de l'efficacité de ces dispositifs mérite d'être posée sans détour.

Ces dernières années, nous avons vu se multiplier les dispositifs de financement nationaux (« les programmes d'investissements d'avenir, « France 2030 »…) et régionaux (« Soutien au diagnostic stratégique et à la transformation pédagogique et numérique des organismes de formation » ou autres « Innov'Formation »…). Le but : financer la transformation des organismes de formation, la digitalisation des universités et, d'une façon générale, la transformation digitale de la formation en France.

Ces dispositifs dotés de plusieurs milliards d'euros sont-ils efficaces ? Une question légitime en ces temps de disette budgétaire.

Quand l'ambition précède le financement

À regarder l'usage fait de cette manne, on peut parfois en douter. Bien sûr, occasionnellement, des projets valables ont pu émerger et aboutir à des dispositifs innovants et pertinents : les bons dossiers de candidature à ce type de subventions répondent à des besoins explicitement identifiés ; ils dessinent des projets matures au potentiel d'impact sérieusement étudié, pilotés par des équipes compétentes ; des projets qui, de fait, ont pu déboucher sur une transformation majeure de certains organismes de formation ou de certaines universités ou établissement publics. Ce qui saute aux yeux, dans tous les cas réussis où nous sommes intervenus, c'est que le projet et l'ambition précédaient le financement. Les cibles concernées, les parties prenantes et les équipes étaient déjà constituées et avaient largement travaillé sur le projet, attestant ainsi d'une maturité avérée. Le financement n'était alors qu'un moyen d'amplifier et de « passer à l'échelle » l'expérimentation qui avait été jusque-là menée : les subventions permettaient d'accélérer le développement d'un projet que les porteurs ne pouvaient autrement financer. 

Quand l'appât du financement fait perdre la raison

Dans d'autres cas, la réalité doit être nuancée. Faire miroiter à des organismes de formation (dont les marges sont, on le sait, très faibles) ou à des institutions publiques sous-financées, la possibilité de décrocher de substantielles subventions pour leurs projets de digitalisation : cette pratique (dont d'obscurs cabinets de conseil se sont fait une spécialité) a produit des dossiers de candidature visant plus à décrocher un financement qu'à réaliser des  projets pertinents ! Études d'impact fictives sinon fort limitées, ambitions de réalisation irréalistes, projections de chiffres d'affaires illusoires sur un marché manquant cruellement de statistiques fiables… cela conduit à des aberrations consistant à investir parfois des centaines de milliers d'euros pour développer, par exemple, des projets d'e-commerce de formation dont les revenus peineront à atteindre quelques dizaines de milliers d'euros, et dont la marge ne couvrira même pas les frais de fonctionnement du projet. En somme, des équipes montées sur une ambition irréaliste, qui se disputent leur part du « magot » autant qu'elles affirment leur pouvoir plus qu'elles ne construisent un avenir.

Retrouver une exigence

Mais, je ne veux pas noircir le tableau plus qu'il ne le faut ! Comme dans tous les projets, on croise le meilleur comme le pire. Le poujadisme de façade dénonçant la gabegie des élites (gabegie qui doit certes être dénoncée quand elle nuit à l'économie générale d'une réelle et solide transformation numérique), n'est pas une fin en soi. Car, on n'oubliera pas que de très belles réalisations ont pu être menées à bien grâce à ces dispositifs. On peut juste souhaiter que les financeurs publics soient peut-être avisés dans la sélection des projets et leur « challenging » des candidats sur la réalité de leur projet ; autrement dit, s'appuyer un peu moins sur leurs seuls tableaux Excel, le plus souvent vides de sens, afin de distribuer plus rapidement des subventions qui contribueront à de véritables réussites. Soyons donc plus exigeant avec ce service public, pour qu'il retrouve son excellence ! Finançons généreusement les projets porteurs d'avenir et bannissons les chasseurs de prime. La France, les métiers de la formation et de l'éducation s'en trouveront grandis et le contribuable moins enclin à rechigner face à une nécessaire contribution quand elle est à l'origine du succès des projets.

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